Claude Gigon a joué le jeu de venir proposer à la Balade une œuvre monumentale, composée à partir de matériau de récupération. Il s’est baladé, a regardé, et, dans l’entreprise Vernier a vu un gros cylindre en plastique, désœuvré. La rencontre avec cet objet lui a inspiré cette œuvre en deux parties.
La tradition duchampienne veut que la poétique d’une œuvre se tisse et se développe entre l’objet matériel exposé et l’objet conceptuel donné par le titre de l’œuvre. L’abîme ouvert entre ces deux postulat, l’un conceptuel l’autre matériel laisse la place ou plutôt est le lieu ou l’œuvre devient œuvre pour celui qui la perçoit, qui perçoit ces deux parties que son l’objet et son titre.
Une forme simple, minimale de loin, un objet concentré et frontal. Et puis Gigon pose un titre qui est « territoire » et enferme ainsi le spectateur à l’extérieur de cet espace cylindrique présent mais invisible, existant mais fermé.